Temps de lecture : 2 min
Parfois, il y a ces moments où plus rien ne va. Ces creux de vague si profond que tout semble définitivement hors d’atteinte, où la vie même semble nous abandonner.
Paradoxalement, serait-ce le chemin que prend le Vivant pour nous ramener à lui ?
J’avais été profondément marqué par ce texte de Jeff Foster (The Shattering). Et si la porte de sortie dans la tourmente était d’accepter de se laisser traverser par ce qui arrive, plutôt qu’éternellement chercher à lutter contre ?
Voici une traduction en français que je propose, le texte original la suit.
Parfois, tu ne peux pas être un Bouddha.
Parfois, tu as juste à te laisser t’effondrer. Et ressentir.
Perdre tes velléités d’ « éveil spirituel ».
Seulement être humain, ressentir.
Parfois, une vieille douleur refait surface. Une vieille peur. Un chagrin. Un trauma.
La souffrance brûlante de l’enfant abandonné.
La rage d’un univers oublié.
Et soudainement, toutes tes conceptions spirituelles s’effondrent.
Toutes les beaux mots spirituels, des beaux enseignants spirituels.
Tous tes concepts et tes idées sur l’éveil et l’illumination.
La pure perfection de la conscience pure et immaculée.
Le soi non-soi désintéressé.
La voie vers un avenir lumineux, glorieux.
Le sage gourou.
Tout cela devient soudainement insignifiant, des mots vides de sens, de vieilles foutaises.
Tout cela t’est complètement étranger.
Ce qui est réel, maintenant, et vivant, c’est cette brûlure dans le ventre, ce feu dans le cœur.
Inévitables. Intenses. Si proches. Si présents.
Parfois, tu as juste à ressentir. Tu n’as pas d’autre choix.
Sentir tes pieds sur le sol.
Respirer dans l’inconfort.
Faire confiance, et peut-être même faire confiance au fait que tu ne peux pas faire confiance maintenant.
Le faire instant après instant, après instant, après instant.
Savoir que rien ne joue contre toi.
Sortir de ton rêve sur la façon dont cet instant « devrait » être.
Et mettre au placard toutes tes idées préconçues à propos du chemin à parcourir.
Parfois, l’idée que tu te fais de la spiritualité doit se briser,
pour que tu puisses enfin réaliser ce qu’elle est profondément,
à travers tes ressenti, ta présence à toi-même,
à travers ta vie les pieds bien sur terre,
à travers le son des oiseaux qui chantent au loin,
et un abandon total à cet éternel et unique instant présent.
Jeff Foster, The Shattering
Texte original :
Sometimes you don’t get to be a Buddha.
Sometimes you just have to break. And feel.
You have to lose your precious ‘spiritual awakening’.
You just have to be a human being, feeling.
Sometimes old pain resurfaces. Old fear. Sorrow. Trauma.
The searing ache of the abandoned child.
The rage of a forgotten universe.
And suddenly, all of your spiritual insights crumble, all the beautiful spiritual words by the beautiful spiritual teachers, all the concepts and ideas about awakening and enlightenment, and the pure perfection of pure untainted awareness, and the selfless non-self self, and the path to glorious futures, and the wise guru, they suddenly are all meaningless, empty words, second-hand drivel, and dead to you.
What’s real, now, and alive, is the burning in the belly, the fire in the heart.
Unavoidable. Intense. So close. So present.
Sometimes you just have to feel. You have no choice.
And sense your feet on the ground.
And breathe into the discomfort.
And trust, and maybe trust that you cannot trust right now.
And take it moment by moment, by moment, by moment.
And know that nothing is working against you.
And awaken from your dream of how this moment ‘should’ be.
And throw away all your second-hand ideas about the path.
Sometimes your spirituality has to shatter,
so you can finally realise
this deeper spirituality
of feeling, presence, and feet-on-ground living,
and the sound of the birds singing in the distance,
and a total surrender to this one precious moment.
by Jeff Foster